Les enquêtes récentes sont alarmantes et révèlent une démotivation générale, à la fois de la part des managers en postes et de la part des jeunes qui ne convoitent plus ces postes à responsabilités. Trop de stress, une charge mentale élevée et un manque de soutien qui essoufflent la fonction. Quelles alternatives pour redonner du souffle, du sens et la motivation ?
Ils arrivent dans mon cabinet alarmés par des symptômes liés au stress : problèmes de sommeil, douleurs abdominales ou thoraciques, manque de concentration, fatigue chronique ; écoutant leur médecin qui leur dit d’apprendre à se détendre.
Ils, ce sont aussi bien des hommes que des femmes, la trentaine bien sonnée ou en fin de carrière, ils ont en commun la fonction de Manager et la déception de passer plus de temps à gérer des incidents et des litiges qu’à accompagner leurs équipes sur des projets d’avenir.
En fouillant dans ma boite à outils sophro et mon expérience de l’entreprise, voici 3 axes d'amélioration pour les accompagner à sortir du mode ‘’survie’’
1️⃣ Retrouver du souffle, au sens propre
Surpris comme nous tous par la crise du COVID, les managers ont su s’adapter au télétravail et à la gestion d’équipes dites ‘’hybrides’’. Mais aujourd’hui la contrainte supplémentaire c’est la désertification des postes. Je vous renvoie à l’article sur LA GRANDE DEMISSION et le constat que le confinement a boosté les envies d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Conséquence directe pour nos managers, continuer à faire tourner un service avec des équipes qui étaient déjà réduites.
Retrouver du souffle est plus qu’un besoin au sein de l'équipe, c’est une nécessité au sens propre du terme. Je veux dire par là sur le plan physique.
▶️ Découvrez les pouvoirs de la respiration et utilisez là dans le quotidien pour ne pas vous laisser gagner par la fatigue.
C’est simple, et pourtant on n'y pense pas. On continue de vivre en apnée.
Ouvrir l’espace thoracique par des inspirations profondes permet de lutter contre le stress et réouvre cet espace intérieur que vous avez l’impression d’avoir perdu à l’extérieur.
2️⃣ A l’écoute ne veut pas forcément dire OUI
Ce qui fait perdre de l’énergie c’est aussi cette fâcheuse tendance à prendre sur soi. Et là je m’adresse tout particulièrement aux managers qui arrivent avec des épaules nouées, des cervicales douloureuses ou des migraines à répétition à force d’endosser, porter à bout de bras ou se prendre la tête.
Face à une demande ou une plainte, avant de répondre en raccourci ''je m'en occupe'' , marquez un temps de pause.
▶️ Et si votre collaborateur avait la solution ? Vérifiez avant de prendre sur vous si la solution n'est pas sous vos yeux. Faire confiance à son équipe, c'est aussi valoriser ses savoirs faire et vous développer l’intelligence collective.
▶️ Appuyez-vous sur leur singularité. On a tellement prôné la polyvalence dans les service qu’on en a oublié les compétences et les talents de chacun. Intéressez-vous à leur différence et commencez par identifier votre propre valeur ajoutée dans l'équipe.
3️⃣ Sortir du système dont nous sommes complices
Victime d’un système dont nous sommes nous-même complices, il est plus facile de chercher à l’extérieur un coupable que de se regarder le nombril : la conjoncture, la machine, le fournisseur, le client, le système … Et si les autres c’était nous ❓
Voici 3 techniques pour retrouver de la qualité de présence et du sens dans notre quotidien professionnel :
▶️ Le triangle de Karpman qui nous enseigne que nous sommes tous, en fonction des situations, dans le rôle de victime, bourreau ou sauveur.
Cet outil est intéressant notamment pour conscientiser la victime qui sommeille en nous et décider de se ressaisir.
▶️ L'IKIGAÏ : une technique japonnaise permettant d'identifier sa contribution et clarifier son positionnement.
▶️ QQOQCP : technique basique de questionnement qui remet du sens dans nos actions et stoppe la ''Robotitude''
Qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi ? Autrement dit : Suis je le bon interlocuteur ? Quelle est ma valeur ajoutée dans la chaîne? Est-ce que je suis à ma place quand je m'occupe de ça ? Est-ce qu'on me paie pour ça ou suis je dans le perfectionnisme ?
Prendre du recul consiste avant tout à se poser et se recentrer, or aujourd'hui nous sommes aspiré par nos rythmes de vie et l'injonction du ''tout tout de suite''
N’attendez pas les alertes corporelles pour vous arrêter. Le temps que vous prenez est aussi gage de qualité et d'efficacité pour la suite.
Florence Leboucher
Sophrologue et Formatrice en entreprise
Gestion du stress et Qualité de vie au travail
💡 Quelques ateliers complémentaires à cette réflexion
➡️ Se libérer de la culpabilité
➡️ Le perfectionnisme est il facteur de stress ?
➡️ Savoir dire Non et se préserver de l’épuisement