Ils étaient dans la rue cet hiver, nos futurs séniors, réclamant le droit à partir en bonne santé. Le gouvernement n’a rien lâché sur l’âge légal de départ en retraite, désormais acté à 64ans. Les premiers concernés se sentent incompris et démotivés. Ils rêvaient de partir en 2023, 2024, 2025, ils devront entre 3 mois et 2 ans de plus. Comment les motiver dans les derniers mois ?
Quand partir à 64 ans ne fait pas sens
De mon point de vue de sophrologue, spécialisée dans l’accompagnement de l’épuisement au travail, je comprends que la décision de reculer l'âge du départ à la retraite soit reçue comme une injustice pour la génération née entre 1961 et 1965. Motivés par la perspective de passer le relais, ils se retrouvent pris en otage, devant la réalité de devoir ‘’tenir’’ plus longtemps.
Leur désolation résulte d’un constat de non-sens, soit parce qu’ils sont épuisés physiquement, soit parce qu’ils sont distancés par la technologie ou la solitude du télétravail, soit parce qu’ils font face à la contradiction qu’ils étaient ‘’non essentiels’’ en 2020 et qu’ils sont désormais sous l’injonction de prolonger leur carrière. Le mal-être est de taille.
Et pourtant, si on faisait de ce délai de 2 ans une opportunité pour l’entreprise et le salarié, on avancerait sur 2 sujets
Et si on amorçait le changement ?
Le passage à la retraite est un changement de vie. Il est important de s’y préparer. De mon point de vue, le rôle des entreprises est d’accompagner ce changement.
Il arrive souvent que les personnes qui me consultent se sentent inutiles et moins performantes, alors qu’elles possèdent un savoir-faire et une expérience qui méritent d’être transmis. Favoriser le passage de témoin aux générations futures est aussi une manière de reconnaitre le savoir-faire et la valeur ajoutée de nos séniors.
Les alternances par exemple ont souvent une durée de 2 ans, pourquoi ne pas donner au sénior la responsabilité de former le jeune sur cette même période. Cette contribution donnera du sens à sa mission et lui permettra de patienter plus naturellement.
Appréhender une autre relation au temps
Le sénior qui arrive à la retraite avec le temps libre dont il a manqué pendant des années est parfois déstabilisé. Il existe des structures qui annualisent le temps de travail en permettant d'alléger certaines périodes, permettant au sénior d’expérimenter ce temps libre par anticipation, comme un avant-goût de la retraite.
Il peut aussi choisir de réduire son temps de travail à 80 ou 90 % annualisé, ce qui permet de garder ses droits tout en ayant plus de ‘’congés’’
Une bouffée d’oxygène bienvenue pour entretenir la motivation !
Il est nécessaire de mener une réflexion collégiale sur ce sujet à la fois sociétal et partie intégrante de la vie des entreprises
Florence Leboucher
Sophrologue et Formatrice en entreprise
Gestion du stress et Qualité de vie au travail
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